Le titre choisi pour ce programme, 'Clair-obscur', "traduit bien cette espèce d'entre-deux aux confins de l'inquiétude et d'un espoir incertain, associés à la tombée du jour et aux premières lueurs de l'aube". Il nous fait cheminer entre la froide forêt rhénane du 'Waldgespräch', ballade de Zemlinsky composée en 1895 pour soprano et petit ensemble (où sont évoqués les affres de la nuit et de la terrible Lorelei), la nuit du premier des 'Lieder de jeunesse' de Berg, le premier soleil de 'Morgen' de Richard Strauss, suivi des 'Quatre derniers lieder', composés en 1948.
Pour ce post-romantisme allemand, Sandrine Piau chante avec une infinie délicatesse les véritables bijoux que sont 'Morgen' et 'Meinem kinde' de Strauss, monte avec facilité dans les cimes des lieder de Berg, lyriques et chatoyants, exprime en demi-teintes les derniers lieder de Strauss. L'orchestre, dirigé avec raffinement, est en parfaite alchimie avec la voix bien en avant.
